Ma lampe sonde avant le jour la feuille blanche.
Le silence investit l’intime et le prochain …
Dans l’âme sourd, alors que le songe s’éteint,
Ce dire antérieur au dire … Je me penche
Vers une ombre où, muets, confus, sur une branche
Fortuite, les vieux mots sommeillent … Le destin ?
Fréquenter le possible où je flaire, incertain,
L’Ineffable voilé de l’azur qu’il épanche …
N’obéir qu’à l’essor : mon poème, ample et fin,
Ne veut séduire par ellipses de grimoire
Ou mime de pythie sur un abîme feint.
Puisse-t-il, de l’obscur désir, et pour Sa gloire,
Cygne épiphane, immaculé, surgir afin
Que l’homme aux yeux levés l’irise en sa mémoire !